vendredi 2 mai 2008

Inclinaison


Hacker blanc et hacker rouge Fin des années 80, le C.C.C. est devenu un groupe de référence fort d’une centaine d’adhérents et prêt de 400 sympathisants. Dans ce groupe des ado, des ingénieurs, maîtrisant parfaitement l’informatique et donc cible parfaite pour des services de renseignements étrangers, comme le KGB, qui ne s’y trompera pas.

Des membres du C.C.C. pirateront de grandes sociétés, tels que Thomson, le CERN ou encore le CRAY de polytechnique. Le piratage de ce super calculateur était considéré, à l’époque, impossible. Le KGB apparaît dans l’affaire du piratage du VAX de Philips France en 1986 à Fontenay-sous-bois. A cette époque Philips travaille avec les militaires sur un projet proche des missiles Exocet. Des informations sont volées et revendues à l’URSS. L’un des pirates, membre du C.C.C., sera d’ailleurs retrouvé par la police allemande, mort dans un mystérieux incendie à Hanovre.

Le C.C.C. connaîtra d’autres incidents et un autre décès, tout aussi mystérieux. Ce nouveau mort se nomme TRON, un génial concepteur dans sa spécialisation, la cryptographie. Il sera retrouvé mort, dans le parc de Neukölln à Berlin. Pendu avec sa ceinture, le problème est que ses pieds touchaient le sol. Le C.C.C. communiquera son avis sur le sujet : "Les sources de la police laissent à croire qu’il s’agirait d’un suicide. Nous ne partageons pas du tout cette opinion. Tron fut l’une des plus brillantes têtesde file des hackers en Europe. Il présenta les possibilités d’élaboration de cartes contrefaites pour les téléphones publics. Il développa et conclu la première de ces "miracle cards". Poussé par l’envie de rechercher et d’explorer toutes les possibilités techniques, il frôla les limites des lois et fut condamné avec sursis. Après cette expérience, il ressentit le besoin de tirer un trait et contacta le Chaos Computer Club. Il utilisa ensuite son énergie créative et son potentiel sur des projets qui ne lui poseraient plus de problèmes avec la loi. Dans sa récente thèse, il écrivit sur l’utilisation de systèmes modernes de cryptage dans les télécommunications. Le montage qu’il développa et présenta : un Brouilleur à faible coût utilisant des méthodes de cryptage pour sécuriser les conversations téléphoniques sur les lignes ISDN, devint un standard due à sa simplicité et sa taille compacte. TRON fut aussi un de ceux qui présenta le moyen de cloner les smart cards GSM en Allemagne. Son grand savoir et sa créativité jouèrent un grand rôle dans le succès de son projet. TRON a toujours eu un caractère direct et une personnalité très ouverte et n’a jamais eu de problèmes. Nous ne voyons aucunes raisons pour lui de s’être suicidé et nous espérons avoir plus d’information par l’enquête de la police."

Alors que le C.C.C. est devenu, en 1986, une organisation légale, la police de Hambourg, à la demande d’un juge français, perquisitionne, en 1987, les locaux du C.C.C., suite au piratage de Philips. Bilan, la justice va découvrir que des membres du C.C.C. ont piraté le C.E.A. français, le C.N.R.S., l’Observatoire de Paris, la N.A.S.A., ... En 1989, la B.F.V., équivalent de notre service français, la D.S.T. arrête une dizaine de membres du C.C.C. qui ont eu la fâcheuse habitude de pirater des sites militaires américains et des centres de recherches de l’aérospatiale et nucléaire. Ils travaillaient pour le KGB, depuis 1985, en échange d’argent et de drogue. La D.S.T. découvrira que le piratage de Thomson ne servait en fait que de passerelle entre les pirates allemands et les services de renseignements russes.

Le C.C.C. France, piége à pirates Fin des années 80, la France commence sérieusement à s’inquiéter de ces intrusions. Via son service de contre espionnage, la Direction de la Surveillance du Territoire, l’Hexagone va mettre en place un club identique au C.C.C. de Hambourg. Il sera crée en 1989 et sera judicieusement nommé le C.C.C. France.

A sa tête, un jeune informaticien, comme porte-parole et J.L.D. son officier de liaison. Le but de ce "club" regrouper des pirates sous la même bannière, tracer leur savoir-faire et remonter les piratages et leurs acteurs. Il ne faudra pas bien longtemps à la D.S.T. pour organiser ce qui est encore appelé aujourd’hui "LA grande rafle" avec pas moins d’une cinquantaine de jeunes pirates arrêtés.

Nous avions posé la question au responsable de la D.S.T. au sujet de cette inflitration, voici sa réponse : "A partir du moment où on s’intéresse à ce qui se passe dans ces milieux là, on diligente des enquêtes tant en France que sur le plan international dans la mesure ou l’Internet aboli les frontières. Nous avions une enquête en cours sur des affaires d’intrusions sur notre territoire qui nous a amené à identifier des auteurs qui se situaient en Allemagne. L’enquête au sujet de certains membres notamment du Chaos Computer Club allemand, a montré qu’ils ont voulu vendre des informations aux services secrets soviétiques (K.G.B.) ". - L’interview de ce responsable de la DST -

Voici un extrait d’une interview de monsieur J-B C. trouvée sur le web. "Au C.C.C.F. nous ne sommes que 72, on ne peut pas être plus dans notre groupe... On les prend à la sortie de Polytechnique, généralement ils sont membres de la Mensa, sains de corps et d’esprit, ayant de quoi vivre largement au-dessus de leurs moyens, et moi je suis la carotte. Moi, je suis secrétaire général, je suis là pour parler et émettre, mais je suis le plus con de tous. En informatique, je ne sais rien. Je ne suis pas la cheville ouvrière, mais la reine (ou le roi) visible de l’essaim. Tous les services du monde ont essaye de nous approcher, sauf les services français. Ils ne vous approchent pas. Ils vous piétinent, et après ils vous demandent l’autorisation." Le C.C.C.F. n’existe plus depuis 1991. Nous lui avons posé quelques questions au sujet du C.C.C. - Interview de M. C.-

Le C.C.C. aujourd’hui En ce début de siècle, le C.C.C. de Hambourg est devenu une association comme les autres, connue et reconnue, avec ses petites fêtes, ses conférences et ses coups d’éclats. Le dernier en date, la remise du prix Big Brother, lors du CeBIT 2001, à la société Siemens. Un prix satirique pour le logiciel "SmartFilter" un filtre qui "Censure Internet et la communication." L’autre grand coup du C.C.C. est l’élection d’Andy Müller-Maghun, représentant européen auprès de l’Icann, l’organisme chargée de la gestion des noms de domaine, mais aussi et surtout, le porte-parole du Chaos. Il sera élu le 10 octobre 2000 avec 5 948 voix et représente du coup l’Europe au sein du Conseil d’Administration de l’Icann. "Je ne cache pas que j’ai été surpris d’être en tête dans cette élection. Comme porte-parole du Chaos Computer Club je semble être bien connu en tant que personne qui représente les intérêts de la communauté des internautes. Liberté de parole, intimité et maintenir l’Internet comme un espace public sans que cela ne devienne la chasse gardée des compagnies ou des gouvernements. Je pense que les gens s’attendent à ce que j’introduise nos positions de liberté dans les discussions au sujet de l’architecture du Web, de sorte que de futures politiques et règles ne soient pas faites uniquement par les industriels." Nous Expliquera-t-il. - Interview de M. Müller-Maghun -.

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